BOISSONS NON ALCOOLISÉES – LA MULTINATIONALE COCA-COLA – MISES EN CAUSE ET CONTROVERSES
MEURTRES ET VIOLENCES
- Coca-Cola est accusé par un syndicat colombien d'être impliqué dans l'assassinat de sept syndicalistes par des milices paramilitaires d'extrême-droite, notamment à Barrancabermeja. Le directeur américain de l'usine aurait menacé de mort les syndicalistes de son entreprise, avant d'ordonner l'assassinat de l'un d'entre eux, Isidro Segundo Gil. Ces accusations donnent lieu à un boycott de la marque début 2006. À la suite de ces accusations, plusieurs établissements scolaires des États-Unis, d'Europe et du Canada n'ont pas renouvelé leur contrat avec cette société et les fonds de pension des employés de la ville de New York, qui possèdent des actions de cette société, ont demandé que l'entreprise finance une enquête indépendante composée de représentants américains et colombiens des droits de l'homme.
- La multinationale tente d’interdire la diffusion d’un film documentaire dénonçant ses pratiques en Colombie, voire son implication dans le meurtre de plusieurs syndicalistes, et elle menace le festival international du film des droits de l’homme de Paris de poursuites judiciaires.
UTILISATION DE L'EAU POTABLE
- Coca-Cola a été également fortement contesté en Inde, notamment au Kerala, où elle est alors accusée d'assécher des nappes phréatiques pour fabriquer son soda, au détriment des paysans locaux.
- À San Cristobal de Las Casas au Mexique, où une usine a été implantée dans les années 1980, la production de Coca-Cola nécessiterait le pompage d'environ 750 000 litres par jour dans les nappes phréatiques de la ville, soit un volume qui permettrait d'alimenter 10 000 habitants par jour, d'après l'hydrologue Antonio Garcia. Certaines communautés auraient vu leurs ressources en eau diminuer depuis l'implantation de cette usine. L'entreprise nie cependant être la cause des coupures d'eau affectant ces communautés.
RESPONSABILITÉ ENVIRONNEMENTALE
- En 2003 et 2006, le Centre pour la science et l'environnement (CSE), une organisation non gouvernementale localisée à New Delhi, a constaté que les boissons produites par PepsiCo et Coca-Cola Company en Inde présentaient un niveau dangereusement élevé de pesticides. Les deux sociétés ont alors soutenu que leurs boissons sont sûres pour la consommation et ont annoncé que le niveau de pesticides dans leurs produits serait inférieur à celui de produits de consommation courante tels que le thé, les fruits ou les produits laitiers. Dans l'État indien du Kerala, la vente et la production de Pepsi-Cola — ainsi que d'autres boissons non alcoolisées — ont été interdites. Cinq autres États indiens ont annoncé des interdictions partielles de boissons dans les écoles, les universités et les hôpitaux. Le vendredi 22 septembre 2006, la Cour suprême du Kerala a levé cette interdiction considérant que seul le gouvernement fédéral est alors habilité à interdire la commercialisation de produits alimentaires.
- En octobre 2013, la société inaugure une co-entreprise, Infineo, fondée avec APPE (leader du PET en Europe) pour 8,7 millions d'euros. Implantée en Bourgogne, la co-entreprise permet de recycler les bouteilles de Coca-Cola pour en faire des granulés de plastique recyclables.
- Le 5 juin 2014, Coca-Cola et Danone annoncent un investissement commun dans Avantium, une entreprise technologique qualifiée de « chimie verte » (chimie du végétal). Avantium a mis au point un procédé de fabrication de polymères PEF (Poly-éthylène-furanoate) à partir de carbohydrates extraits de résidus agricoles, de grains ou de plantes pour fabriquer du « bioplastique ».
RELATIONS AVEC LE RÉGIME NAZI
- Le journaliste William Reymond, dans son livre Coca-Cola, L'enquête interdite (2006), affirme que, durant la Seconde Guerre mondiale, la marque aurait entretenu de bonnes relations avec le régime nazi par l'intermédiaire de son représentant Max Keith (alors que la marque prétendait s'être retirée en 1939). C'est d'ailleurs sous le Troisième Reich, alors que le blocus empêchait l'acheminement des ingrédients de sa boisson, que la marque inventa le Fanta afin de pouvoir maintenir une bonne relation commerciale avec le régime nazi. Cette nouvelle boisson est donc, à l'origine, un Coca-Cola sans la formule secrète. La firme jouant sur les deux tableaux a mis de côté son intégrité afin de ne pas souffrir de la défaite d'un des deux camps.
- Plus tard, de nombreuses rumeurs associent l'entreprise et des régimes dictatoriaux en Amérique du Sud. Par ailleurs, Vicente Fox, président de la République du Mexique de 2000 à 2006, a été président de la compagnie Coca-Cola pour le Mexique et l'Amérique latine. La manne financière est trop importante et la marque s'implante sur tous les continents devenant une des marques les plus connues au monde.
LOBBYING AUPRÈS DES DÉCIDEURS POLITIQUES
- En 2011, le groupe Coca-Cola s'oppose vigoureusement à l'entrée en vigueur de la taxe sur les sodas fixée au premier janvier 2012 par le gouvernement français.
- La corruption aurait été permise grâce à Dominique Reiniche, à la tête de Coca-Cola Europe entre 2005 et 2014.
- Selon le journal Le Point, la multinationale aurait versé 50 000 euros à la ville de Meaux que dirige Jean-François Copé pour exposer au musée de la Grande Guerre du pays de Meaux une bouteille censée être trouvée dans les tranchées de la Meuse et qui daterait de 1917 mais qui n'aurait en réalité que peu de valeur (20 Dollars). La bouteille ne sera jamais exposée. Le député Jean-François Copé défend alors les positions de la multinationale américaine, et va jusqu’à menacer la députée Valérie Boyer de la faire échouer à la prochaine élection. Les médias révèlent que Coca-Cola est également client pour un montant de 120 000 euros de l'entreprise Bygmalion, fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, deux proches de Jean-François Copé, et impliquée dans un grave scandale de financement politique et de fausses facturations lors de la campagne de Nicolas Sarkozy.
FINANCEMENT D'ÉTUDES SCIENTIFIQUES BIAISÉES OU MENSONGÈRES
Aux États-Unis
- En août 2015, une enquête du New York Times révèle que Coca-Cola a financé des études scientifiques pour nier les méfaits de leurs boissons sur la santé.
- L'entreprise est ainsi derrière le lancement d'une association baptisée « Global Energy Balance Network » ; au total, la société spécialisée dans les boissons non alcoolisées aurait offert plus de 5 millions d'euros à ses chercheurs pour publier de fausses informations. Le groupe d'experts, après plusieurs mois de polémique, s'est finalement dissous de lui-même88.
- Une étude académique publiée en mai 2019 a analysé cinq contrats conclus entre Coca-Cola et des universitaires américains et canadiens. Bien que les contrats ne donnent pas de consignes sur les résultats à obtenir, l'étude montre que Coca-Cola possède un pouvoir de contrôle important sur les recherches effectuées. La firme se réserve, par exemple, le droit d’interrompre les contrats sans motif. Sarah Steele, qui a dirigé l'étude, explique que cela revient à pouvoir interrompre l'étude à tout moment si les conclusions ne sont pas dans l'intérêt de l'entreprise. Coca-Cola pouvait également censurer tout ce qui relève de l’« information confidentielle » et, à ce titre, demander l'arrêt des recherches et la destruction de tous les documents.
En France
- Selon Cash investigation, Coca-Cola finance des études publiées dans les médias par des organismes de recherche. La firme a, par exemple, cofinancé une étude du CRÉDOC qui affirme alors qu'il n'existe pas de corrélation entre la consommation de sodas et l'obésité. Elle a ensuite repris sur son propre site cette affirmation du CRÉDOC, en n'indiquant toutefois pas sur cette page que c'est la firme qui a financé cette étude.
- En 2016, l'ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à publier ses financements en France. Ces données — mises à jour depuis — ont été analysées par Le Monde en 2019 et révèlent que la firme a versé plus de 8 millions d'euros depuis 2010 à des experts, des organisations médicales, sportives ou évènementielles. Des diététiciens et médecins ont ainsi été payés pour écrire des articles ou présenter des conférences sur l'aspartame, l'hydratation, ou l'absence de relations entre consommation de boisson sucrée et prise de poids. Coca-Cola a également financé des conférences réunissant des professionnels de santé, comme le salon Dietecom qui a reçu plus de 140 000 € entre 2010 et 2017. Parmi les organismes financés, on compte notamment la Société Française de Médecine du Sport (80 000 € entre 2010 et 2016) et l'association française des médecins et nutritionnistes (135 000 € entre 2010 et 2018).
- Coca-Cola a financé trois projets de recherche pour un montant de 2,4 millions d'euros. Le premier a été mené par la société CreaBio, qui a reçu 930 000 € pour un projet de recherche sur les édulcorants intenses. Les résultats de l'étude concluent qu'il n'existe aucune différence entre les boissons édulcorées et l'eau en terme d'effet sur « l’appétit, l’apport énergétique et les choix alimentaires ». Le second projet porte sur le même sujet et a été mené au CHU de Rennes, par l'Institute for European Expertise in Physiology (IEEP) qui a bénéficié de près de 720 000 € de la part de Coca-Cola.
RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES
Les information ont été prises sur wikipedia.org